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L’Hiver est là…

Certains de ma génération et de celles qui la précèdent, croiront peut-être  (à tort ) que je fais référence à la très populaire chanson de Mireille Mathieu. Eh bien, non ! Je vous parle ici de cette chute de température que l’on ressent chaque année à Maurice, qui commence doucement en mai et qui s’accentue en juillet et août, pour enfin s’estomper au mois de septembre. Oui, nous sommes en plein coeur de l’hiver austral !

Lundi, 06h00 du matin, 20 degrés. Le soleil n’a pas pointé le bout de son nez. Sur ma table de chevet, la télécommande pour climatiseur commence à prendre la poussière. Il faudrait peut-êre songer à l’entretien des filtres, tiens. Recroquevillée dans mon lit tout douillet, je n’ose pas bouger. Allez, encore 2 petites minutes avant d’affronter le froid!

Je m’y résigne, j’y vais. Douche brûlante et je me prépare en conséquence : chandail, bas et bottes. Allez, écharpe et bonnet aussi, au cas où. Il ne me manque que les gants, mais la saisie sur clavier risquerait d’être un peu compliquée.

Je tiens à préciser qu’entre mon domicile et là où se situe le bureau, c’est à dire, sur le Plateau Central, dans ‘les hauts’, il peut y avoir 2 ou 3 degrés de différence, ce qui justifie donc la tenue.

En guise de réconfort, les douces doléances de mes compatriotes, les mêmes que les miennes, en transport commun comme au bureau, un vrai enchaînement de gémissements de part et d’autre à longueur de journée : “Ayo, j’ai eu super froid hier soir!” “C’est pas possible, il doit faire au moins 17 degrés” “Mais qu’est ce qu’on gèle ici, j’aurais dû porter des chaussettes!”. Ah, l’empathie légendaire des mauriciens!

Dehors, c’est la désolation. Les aînés des villages, qui, par les jours ensoleillés, ont pour rituel de jouer aux cartes ou au carrom – jeu que l’on appelle également billard indien, héritage de l’Asie donc – à l’ombre de grands arbres ou que l’on retrouve tout simplement appuyés devant leur portes pour échapper à la chaleur souvent étouffante du dedans, ceux-là ont disparu, préférant se calfeutrer chez eux.

Idem pour les plages désertées, car c’est bien connu, le mauricien ne nage que quand la température de l’eau est à 35 degrés, s’expose au soleil jusqu’au coucher pour finir la journée avec un barbecue sur la plage.

Eh bien, terminée la saison des barbecues. Cloîtrés et pelotonnés chez nous en soirée la semaine, et souvent tout le weekend, nous sortons nos soupes, nos repas chauds et surtout nos tisanes et thés aux couleurs et aux saveurs variées, tradition désormais bien ancrée dans l’île, empruntée aux Anglais.

J’imagine le sourire moqueur mais sympathique de nos amis de l’hémisphère Nord en lisant ceci. Pour ceux-là, tout va on ne peut mieux sous les tropiques. Sur le littoral, le soleil est omniprésent, les températures agréables, “les mêmes qu’en Europe en été”, nous disent-ils avec un petit sourire narquois.

25 degrés sur les côtes. Les vacanciers se baladent dans les rues en vêtements légers : Tshirts, débardeurs, shorts, robes d’été (tiens, je portais la même en février dernier, elle est rangée au fond du tiroir, en haut, à gauche). Certains font la queue devant le marchand de glaces. Je tremblote rien que d’y penser. D’autres s’affalent sur la plage, prennent un bain de soleil, flottent sur l’océan, profitent de la baisse d’humidité pour des sorties et activités jusqu’au crépuscule. Vous l’aurez compris, l’hiver à Maurice est quasi inexistant pour eux. Veinards, je les envie presque. Bon, d’ accord, je les envie désespérément.

Permettez-moi de couper court et de prendre congé de vous ;  je vois à l’instant par la fenêtre un brin de soleil, je prends ma tasse de thé et j’y cours en prendre avantage.

Nix B

Euphorie en plein ciel
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