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Ile Maurice – Souvenirs du passé : Le surprenant lavoir

Dans le temps, aux abords des rivières à l’Ile Maurice, l’on pouvait trouver des lavandières à l’œuvre. C’était l’endroit de prédilection où les femmes du village se retrouvaient pour la lessive quasi-journalière de toute la maisonnée. C’était d’abord une expédition pour se rendre à la rivière la plus proche à pied, chargées de ballots de linge sale qu’il fallait transporter à bout de bras ou sur la tête.  L’eau à mi-mollets, munies de leur savon en barre, elles s’affairaient, frottant le linge sur les rochers en bordure de rivières.

Dès les premiers temps de l’occupation Française, des blanchisseurs, dont le métier consistait à laver des montagnes de vêtements des officiers se rendaient à la rivière pour s’acquitter de leur tâche qui était un tant soit peu physique. Par ailleurs, les riches propriétaires terriens avaient tous à leur service des blanchisseurs (hommes et femmes) dont le métier consistait à rendre propre leurs vêtements. Cette pratique se perpétuera durant l’occupation anglaise et bien au-delà. Les blanchisseurs circulaient dès l’aube transportant leurs gros ballots de linge. Après la lessive, les berges des rivières servaient de sèche-linges. Le linge y était disposé afin qu’il sèche au soleil toute la journée. En fin d’après-midi, il fallait récupérer tout le linge sec pour reprendre le chemin à l’envers.  En ce temps-là, le repassage se faisait sans aucun doute à l’aide d’un fer ancien à charbons.

Autour de l’île il existe des sites connus où un grand nombre de blanchisseurs ont été en action, tels que Grand Rivière Nord-Ouest (car à l’époque Port-Louis était le lieu incontournable des colons) ou encore Mahebourg, où l’on peut encore trouver un surprenant lavoir datant des années 1770, et qui était utilisé dans le temps, pour laver les uniformes des soldats français pendant la bataille de Grand-Port.

Bien après le temps de l’occupation, ce métier se perpétuera de père en fils car le secteur public de l’époque emploiera également des “dhobis” (mot hindou signifiant un blanchisseur) affectés à la lessive des uniformes des fonctionnaires alors que certains particuliers faisaient également appel aux lavandières. A l’époque, les épis de maïs séchés servaient de brosse afin de détacher les vêtements. L’on faisait aussi blanchir le linge, que l’on mettait à tremper dans l’eau contenant un carré de bleu (poudre compacte provenant de l’indigotier). Cette pratique avait pour but de redonner aux vêtements leur blancheur immaculée.

En se promenant aux abords de nos rivières, l’on pouvait voir les « dhobis » à l’œuvre. Une image disparue de nos jours !

NadElle

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