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Ile Maurice : Un mariage traditionnel hindou – 1ère Partie

Le jeudi soir, l’on pouvait déjà percevoir un air de fête chez les mariés. Les festivités commencent généralement par la cérémonie du mehendi. Alors que la mariée est habillée simplement, du henné est appliqué sur ses mains et ses pieds, presque entièrement recouverts d’un dessin élaboré. Même si nous célébrions un mariage hindou traditionnel, cela reflétait la véritable culture mixte de l’île Maurice d’aujourd’hui, un mélange exotique de culture indienne et mauricienne. Le vendredi soir précédent, des femmes de la famille et des vieilles dames des villages voisins ont chanté des chants traditionnels au rythme d’un petit tambour à deux faces et d’autres instruments traditionnels. Geet Gawai est une cérémonie de pré-mariage de Mauriciens d’origine indienne parlant le bhojpuri. En 2016, ce rituel a été ajouté à la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Cette cérémonie prénuptiale est une combinaison de certains rites traditionnels, de prières aux dieux et aux déesses, de chants, de musique et de danses qui sont pour la plupart transmis par les femmes âgées d’une génération à l’autre. Il ne s’agit pas d’artistes professionnels, ce sont surtout des voisins, des cousins ​​et de vieilles tantes. Les membres de la famille se joignent au chant et à la danse et font la fête jusque tard dans la nuit.

La cérémonie Haldi ou Safran a eu lieu le samedi soir avec la mariée magnifiquement vêtue d’un sari d’un jaune safran. Les futurs époux se sont fait appliquer de la pâte de curcuma dans leur demeure respective. Juste avant de commencer, une petite prière a été dite au Hawan (endroit dédié à la prière). La mariée était assise sur un tabouret bas dans une zone nommée beddi à l’extérieur de la maison. La mère de la mariée a été la première à appliquer du safran sur sa fille avec un petit pinceau de brindilles alors que sa belle-sœur était assise à proximité. Ce n’est que lorsque les femmes mariées ont fini l’application de la pâte de curcuma sur la mariée que les parents du futur époux ont pu s’avancer, à commencer par le père du marié, afin de lui appliquer du safran. En attendant, les invités au dîner étaient accueillis par la mère de la mariée vêtue d’un élégant sari vert et or. Pour le repas, sept types de légumes différents ont été servis avec du « tipuri » (petite crèpe de farine blanche frite) servi sur une feuille de bananier, que l’on mange avec les mains. La nourriture était excellente et je n’ai pas pu résister à en redemander. Le takkar (sauce épicée au tamarin et aux fruits exotiques), délicieusement appétissant, a été servi dès le repas terminé. La maison était décorée à l’aide de lampions et de fleurs de couleurs vives, tandis qu’un groupe local jouait de la musique, accompagné d’une dame chantant les derniers morceaux à la mode de Bollywood.

À la fin de la cérémonie Haldi, la mariée s’est dirigée vers la maison. Sa mère la précédait avec un lota (pot d’eau), l’aspergeant de gouttelettes scintillantes à l’aide de feuilles de manguier tandis que sa belle-sœur portait un PujaThali (plateau spécial pour la prière) avec une lampe à huile. Selon la tradition, la lampe à huile ne peut être éteinte qu’après la fin de toutes les cérémonies de mariage. Certains invités se sont également présentés avec quelques billets de banque, les faisant tournoyer dans un geste circulaire au-dessus de la tête de la mariée (pour enlever le mauvais oeil) et les déposant sur le thali. Alors que nous prenions congé, nous avons reçu des petits gâteaux, des sutalfines (vermicelles fins délicatement tordus en forme de cercle). Cette nuit-là, la mariée a dû se coucher avec son sari jaune et tout le safran enduit sur son corps. Elle n’aura eu que quelques heures de sommeil jusque son réveil le lendemain matin avant le lever du soleil soit, le jour de son mariage.

Zafi

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Ile Maurice : Un mariage hindou traditionnel - Partie 2