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Ile Maurice : Un mariage hindou traditionnel – Partie 2

Le jour du mariage, la mariée s’est réveillée avant le lever du soleil dans une maison bouillonnante d’excitation. Elle n’a mangé que quelques bouchées de kheer (riz sucré cuit dans du lait) entourée de quelques cousins ​​plus jeunes avant de se préparer. Une fois au shivala (temple hindou), un groupe d’invités du marié est également arrivé, accompagné du baraat (cortège de mariage impliquant de la musique et de la danse). Bien qu’elle n’ait aucune signification religieuse, c’est une coutume qui était courante à Maurice, s’estompant peu à peu avec le temps. Ainsi, c’était grandiose de voir arriver le marié avec cet imposant cortège, alors que plusieurs personnes suivaient en dansant au rythme de la musique.

La mariée portait un superbe sari rouge joliment brodé de fils d’or avec des fleurs naturelles dans les cheveux ; elle arborait également des bijoux en or, les mains recouvertes de henné. Le marié était vêtu d’une tenue traditionnelle blanc cassé avec un turban sur la tête. L’estrade surélevée (mandapa) où fut célébré le mariage était superbement décoré de fleurs rose pâle et ivoire.  La belle-mère a accueilli le marié en lui lavant les pieds et lui a offert du lait et du miel. Soudain, selon la coutume, sa belle-sœur a tenté de lui voler ses chaussures afin de lui demander un paiement en retour pour les lui restituer.

Il y avait de nombreux rites exécutés par le pandit (prêtre hindou) parmi lesquels se trouvait l’invocation au Dieu Ganesh et les neuf planètes. Le frère de la mariée a remis trois poignées de riz soufflé à sa sœur en guise de souhaits pour un mariage heureux. A trois reprises, la mariée a offert le riz au feu. Le prêtre a ensuite noué le sari de la mariée à l’écharpe du marié. Cela signifie qu’ils avaient été liés l’un à l’autre par le corps, l’esprit et l’âme pour le reste de leur vie et qu’ils avaient franchi les sept étapes de la fidélité. Lors des mariages hindous, le Mangalsutra est noué autour du cou de la mariée. C’est un cordon avec deux pendentifs en or, attaché en trois nœuds par le marié symbolisant l’union des deux âmes pendant 100 ans. Le père de la mariée demanda alors au père du marié d’accepter sa fille dans leur famille. Survint par la suite le lien noué entre les deux familles pour sept générations à venir, connu sous le nom de Kanyadaan (Rituel où le père donne sa fille en mariage). Avant que le couple de jeunes mariés ne quittât l’estrade, les membres de la famille donnèrent leur bénédiction Ashirwad (bénédictions des anciens). Les invités furent alors invités à jeter des pétales de fleurs sur le couple, adressant ainsi leurs bénédictions aux jeunes mariés.

Enfin, le lundi suivant eut lieu la cérémonie Chautari où le couple est venu rendre visite à la mère de la mariée pour la première fois en tant qu’époux. Ils étaient invités à déjeuner, accompagnés de quelques proches. Un cocktail de bienvenue tricolore a été servi ainsi que quelques spécialités locales telles que des samoussas et des nems. Avant de procéder au déjeuner, la sœur de la mariée fut invitée à laver les pieds du marié, symbole de respect. Un menu appétissant nous attendait tous ; curry de chèvre et de poisson accompagné du fameux dholl puri mauricien et de salade de chou et concombre. Selon la coutume, le couple a effectué la découpe d’un gâteau après le repas, plus pour s’amuser qu’autre chose et quelques jeunes cousins, en guise de plaisanterie, ont tenté de leur badigeonner de la crème au beurre sur le visage. Après avoir chanté et dansé en compagnie de parents proches, c’est en larmes que la mariée a pris congé de sa famille, pour se lancer dans sa nouvelle vie conjugale en compagnie de son époux.

Zafi

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