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Ile Maurice – Cuisine traditionnelle – nos « Bred sonz » ou feuilles de taro biologiques.

La cuisine mauricienne est un pot-pourri unique de saveurs d’influences indiennes, chinoises, africaines, européennes et créoles, vestiges de notre histoire coloniale d’une richesse exceptionnelle.  Une des caractéristiques de la cuisine traditionnelle mauricienne est la consommation de ce qu’on appelle ici les « bred » (brèdes), plantes végétales comestibles que le mauricien affectionne particulièrement.

Ces fameux « bred », fanes de plantes potagères telles que le « chouchou » (cristophine ou chayote), le « giraumon » (courge), ou autres feuilles et pousses comme le « petsai » (chou chinois), ou le cresson, qui sont cuites en bouillon ou à l’étouffée pour accompagner d’autres plats principaux bien mauriciens. Les « bred sonz » très populaires chez nous sont en fait des feuilles de taro généralement disponibles sur les marchés à l’Ile Maurice. On peut aussi les trouver aux abords des rivières où ils poussent à l’état sauvage. Lors de vos promenades autour de l’île, vous pourriez trouver près des rivières ou cours d’eau, ces grandes plantes qui s’apparentent plutôt à des plantes décoratives ! Ici nous consommons ces feuilles lavées, nettoyées et cuisinées à la mauricienne. Le nettoyage des feuilles de taro comporte quelques désagréments puisqu’elles ont tendance à tâcher les mains. Qu’à cela ne tienne car l’on peut aussi trouver en supermarché la version déjà nettoyée et prête à cuire.

Ne vous fiez pas à sa couleur, ni à sa texture un tant soit peu bizarre, car nos « bred sonz » sont fort appréciées pour leur saveur unique et délicieuse. Quelquefois, on y ajoute des sardines ou du poisson salé pour être dégustés avec du riz blanc.  Le « bred sonz » est l’incontournable accompagnement de nos fameux « dal puri » (galette à base de pois cassé) et « farata » (galette de farine légèrement feuilletée) qui constituent le repas du midi de bon nombre de mauriciens pour qui le Street Food est un must absolu chaque semaine, voire sur une base journalière ! Un petit tour à notre capitale Port-Louis à l’heure du déjeuner et vous aurez un aperçu de ce que j’avance. Le marchand qui aura la plus longue file d’attente sera pour vous, un indicateur que vous avez là le meilleur prestataire en la matière !  C’est très certainement l’un des « bred » favoris des mauriciens et, notre « 7 cari » ne serait complet sans ce fameux « sonz » si appétissant, piquant, puisqu’il est cuisiné avec des épices, du tamarin et bien sûr du piment.

Riche en multiple nutriments, un plat prisé de toutes les sphères sociales, s’accordant parfaitement à d’autres délices culinaires traditionnelles, notre « bred sonz » reflète bien la diversité culturelle qui se retrouve jusque dans nos assiettes. La cuisine mauricienne est non seulement une explosion de saveurs et de couleurs, mais c’est aussi un témoignage vivant de l’histoire multiculturelle de l’île. Chacun de nos plats raconte une page de notre histoire et chaque repas mauricien n’est autre qu’une célébration de cette étonnante diversité.

NadElle.

Hommage à un grand poète mauricien : Le Salam à Dev Virahsawmy