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Un Week-end Au Vert

Après une semaine harassante, il nous arrive quelquefois de ressentir le besoin de décrocher, de se déconnecter.

En ce samedi du mois de juin j’eus une envie irréprésible de me mettre au vert. Les espaces où l’on peut se sentir en communion avec la nature ne manquent pas à l ‘île Maurice, mais j’étais loin d’ imaginer que cet havre de paix que je m’apprêtais à découvrir allait dépasser toutes mes espérances

En effet, c’ est avec joie que j’ acceptai l’ invitation de passer le week-end à la Vallée de l’ Est, un campement de chasse situé sur un terrain privé. Pour nous y rendre, l’ on nous conseilla un 4 X 4. L’ accès y est difficile! Nous étions prévenus! Nous voilà partis, avec armes et bagages vers le sud-est de l’ île et, comme les nuits promettaient d’ être fraîches, nous avait-t-on dit (nous étions pourtant à la mi-saison), nous n’ oublîames pas les petites laines, quoique un brin sceptiques!

La trajet menant à la Vallée de l’est s’avéra fort agréable, nous parcourûmes une route absolument superbe longeant la mer. A travers le village du Vieux Grand Port, nous étions complètement subjugés par l’ authenticité des lieux. Oui vraiment, je ne pourrais dire pourquoi, mais il me semble bien qu’il y règne une atmosphère particulière. Serait-ce dû aux évènements qui se produisirent dans le passé? Cela se pourrait!

En réalité, c’est dans ce village pittoresque que les Hollandais débarquèrent en 1598, une date qui marqua la colonisation de notre île. Nous nous arrêtames devant le monument qui commémore cet évènement pour ensuite, découvrir les ruines d’ une base militaire construite par les Néerlandais. Elle servit également de base aux Français quelques temps après. La route nous mena vers Bois des Amourettes, surplombé par la montagne du Lion. C’est un petit village qui tient, semble t-il, son nom des nombreux endroits boisés qui s’ y trouvaient et où les amoureux venaient se réfugier des regards curieux! Vrai ou faux? Cela nous plaisait à penser que cette version coquine était la bonne!

Une longue jetée blanche faite de béton et de pierres attira notre attention. Elle fut construite pendant la seconde guerre mondiale car les Anglais avaient prévu que cela servirait aux bateaux de guerre pour leur approvisionnement, sauf que lorsqu’ elle fut enfin terminée, la guerre n’était plus d’ actualité. Nous prenâmes une rue de traverse qui devait nous mener vers notre endroit perché au haut d’ une vallée. Nous comprîmes bien vite pourquoi une voiture n’aurait pas fait l’affaire car ce fut indubitablement une petite expédition, le long d’une route sinueuse, hors des sentiers battus avec des contours raides à me donner la nausée! Transbahutés de gauche à droite, il fallu bien s’accrocher mais l’ inconfort de notre périple passa en second plan lorsque nous fûmes face au somptueux tableau qui s’offrait à nous!

Une myriade de couleurs: plusieurs tons de vert, de bleu azur. Un paysage d’ une beauté qui nous laissa sans voix! Un écrin de verdure où l’ on pouvait apercevoir tantôt, de magnifiques arbres centenaires, tantôt des cerfs galopant librement dans la vallée. Ici, les montagnes, là les vallées et au loin, l’ océan. Plus on montait, plus l’ ascension devenait chaotique et plus la vue  devenait magique ! Arrivés sur un plateau, nous trouvâmes le lieu où nous allions passer d’ inoubliables moments: une coquette habitation en bois surplombant les vallées tout autour, offrant une vue imprenable sur les îles du lagon: L’île-au-Phare et l’ île de la Passe. A l’horizon, on pouvait apercevoir les voiliers quittant le village de Mahebourg en route vers l’Ile aux Cerfs. Une impressionnante carte postale !

Ce week-end promettait décidemment d’ être une experience unique. Le chalet n’ étant pas connecté au réseau électrique de l’île, produit sa propre fourniture d’ electricité à partir de panneaux solaires. La décoration y est rustique avec ses trophées de chasse et sa cheminée à l’ancienne.

Nous nous rendîmes très vite compte qu’ il nous faudrait nous couvrir le soir venu, car l’ endroit est exposé aux vents généraux. Il y faisait frisquet et ce fut une très bonne excuse pour faire brûler quelques bûches dans la fameuse cheminée. Assis autour du feu, nous nous serions crus dans un chalet en Suisse! Autour de nous, un grand silence, une nuit noire. A la lueur d’ une lampe-torche, nous distinguions dans les fourrés, de petits yeux qui brillaient. C’ étaient des cervidés curieux venus nous épier.

Au lever du jour, nous sortîmes de notre sommeil réparateur au son des chants des oiseaux. Un bonheur absolu pour les oreilles ! En ouvrant les volets, nous prîmes un grand bol d’ air frais, les yeux rivés sur ce paysage pittoresque que nous avions sous les yeux. Le soleil qui venait de poindre nous exhibait ses reflets orangés avant de continuer sa route vers les montagnes. Une petite marche dans les bois avoisinants s’ imposait. Nous empruntâmes un sentier d’ un pas décidé. Nous avancions à travers les arbres et arbustes : des hibiscus, des goyaviers de chine, des ficus, des palmiers royaux… Nous ne quittions pas des yeux cette nature luxuriante, non altérée, mais nous craignions quand même de nous retrouver nez à nez avec un Grand  Bois !  C’eut été dommage de le déranger! La promenade fut revigorante car nous eûmes à traverser des cours d’ eau, passer par dessus des clotûres tout en faisant attention à notre environnement.  Il  n’ était pas question d’y laisser nos empreintes!

Le déjeuner terminé, une sieste dans l’ herbe fut la bienvenue et c’ est alors que nous fîmes la connaissance de la crécerelle des lieux. Nous avions aperçu plus tôt son repaire.  Elle nous gratifia d’ une belle envolée comme si elle se donnait en spectacle. Cet oiseau rare fit notre bonheur.  Au loin, les catamarans rentraient avec à leur bord, leurs passagers sans doute bien heureux. La journée tirait à sa fin et la nuit tomba trop rapidement sur notre sublime journée. Nous avions déjà du mal à imaginer que le jour suivant, il nous faudrait prendre la route qui nous ramènerait vers la civilisation! Certes, nous n’ avions pas hâte de retrouver notre confort moderne, le bruit et les embouteillages!

Pourtant, il a bien fallu rassembler nos effets personnels pour reprendre la route à l’ envers, le coeur lourd. Le sentier emprunté en sens inverse au retour, descendait en lacets avec des virages abruptes et cette fois, nous dûmes nous arrêter net car devant notre véhicule, à quelques mètres, se tenait un grand cerf majestueux, tous bois aux aguets. Il se tenait là, debout, fier et nous regarda quelques instants qui nous parurent une éternité! Nous n’ osions bouger bien que nous avions très envie d’ immortaliser le moment mais nous craignions de le faire fuir. Nous eûmes quand même tout le loisir de l’ admirer avant qu’ il ne décida de continuer sa route et disparaître dans les bois.

Il nous vint à l’ idée qu’ il voulait sûrement nous signifier qu’ il était ici chez lui et qu’ en bon maître des lieux, il était venu nous dire aurevoir! Voulait-il également nous remercier de notre visite et nous dire que nous pouvions revenir ….? Nous osons bien croire que oui car cet endroit fascinant niché au haut de cette vallée mérite bien qu’ on y revienne!

NadElle

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