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Rencontre fortuite avec Maya … sous les tropiques!

Y a-t-il du plaisir à arriver à l’avance à un rendez-vous ? C’est la question que je me suis posée après ma rencontre fortuite avec Maya, au corps velu, par un beau matin hivernal mais très ensoleillé, à l’île Maurice.  Je vous invite, à la découvrir avec moi, elle qui est très active sous les tropiques.

J’arrivai en effet ce matin-là à un rendez-vous de petit déjeuner plus tôt que prévu. J’aurais pu demeurer dans le confort douillet du siège avant de ma voiture… Pourtant, je décidai de le quitter et de faire quelques pas en direction de la plage. Carpe Diem* (Cueille le jour – vivre le moment présent selon le poète latin Horace: Telle est ma devise!)

Je m’assis dans l’herbe sur un tabouret, où le clapotis des vagues se faisait à peine entendre, tant la mer était calme. Faute de pouvoir m’y baigner, je jetai un regard observateur panoramique autour de moi. Une véritable carte postale, que j’immortalisai se dessina devant mes yeux : Un hamac invitant à la relaxation certaine et à la détente se mariait parfaitement au paysage sur fond de ciel azuré. Mon attention fut attirée par des cercles concentriques tracés manuellement dans le sable blanc-doré de cette petite crique. Poussant plus loin mon observation, je vis alors deux jardinières qui avec un calme olympien et à l’aide de râteaux, façonnaient ce sable avec une telle minutie, que je n’osai m’y aventurer sous peine de les déranger.

Puis je la vis ! Elle : Maya (vous l’aurez sans doute deviné, c’était une abeille), qui en toute quiétude, venait virevolter autour des Veloutiers argentés (Tournefortia Argentea).  Ces arbustes, dont les écorces sont rêches, ont des troncs qui prennent souvent des formes aux courbes gracieuses, tellement gracieuses, qu’ils semblent danser sur des airs de Jazz sous les rayons du soleil.  Leurs feuilles duveteuses et argentées, en forme d’ombrelles me rappelèrent ce temps où enfant, à l’île Maurice, je les cueillais pour les faire sécher entre deux pages d’un livre volumineux. Elles servaient alors de ‘marque-pages’ naturels. Puis comme souvenir, j’y inscrivais la date du ‘pique-nique bord la plaz’ (Sorties à la mer). Ces Veloutiers argentés, sont un véritable trésor pour notre île, car ils servent de coupe-vent et préviennent de l’érosion, ne dépassant presque jamais plus de cinq mètres. Je fus heureuse de les voir en alignement le long de cette petite plage.

Que dire de son inflorescence ? Elle est formée de calices à cinq sépales, supportant des petites fleurs blanches immaculées ressemblant à du papier mousseline. C’est là que vint se poser délicatement en équilibre, Maya. Ne sachant pas si elle était domestique, sauvage, solitaire ou sociale, je puisai dans mes connaissances encyclopédiques… du moins ce que j’avais retenu de la classe sur cet insecte.  Je me rappelai alors que sur la planète, il existait quelques 20,000 espèces d’abeilles dont la majorité ne produit pas le miel.

Qu’était donc venue récolter Maya ?  Etait-ce le nectar, le miellat ou le pollen ? Je l’ignore, n’étant pas moi-même apicultrice. Ce que je sais, c’est qu’elle ne voit pas dans le noir, d’où le fait qu’elle fasse ses rondes en plein jour, qu’elle est végétarienne, inoffensive et n’aime pas les intrus. Elle ne me considéra pas comme une intruse, car elle continua sa petite danse, butinant de fleur en fleur, telle une étoile de l’opéra.

Un fait de la première importance me mène à partager avec vous, mon court voyage au pays des abeilles.

La Nature est très importante, voir même vitale pour elle. Sans La Nature, dont nous gratifie ‘Nou Mamalater (Dame Nature)’, Maya, celle qui m’aura permis de m’évader pendant quelques minutes en ce jour sortant de l’ordinaire sous les tropiques, tout aussi bien que celles de son essaim, mourraient.

Son rôle est non seulement primordial mais plus que salutaire, pour nous les êtres humains, car l’abeille en tant que la plus vieille amie de l’homme fait et fera toujours partie de la chaîne alimentaire. La voir disparaître sera aussi la perte des hommes, n’est-ce pas ? Revigorée après cette escapade en éveil, je me levai de mon tabouret, le cœur plein de joie.

Le miel étant un très bon compromis pour les gourmands, je me vis transportée dans mon enfance où le pain d’épices à la couleur ambrée faisait et fait toujours mon bonheur. Je partage volontiers ma petite recette avec vous.

Oui, je suis affirmative. Il y a du bon à arriver plus tôt que prévu à un rendez-vous…dans la nature. Il suffit d’ouvrir l’œil.  Maya, ma rencontre fortuite sous les tropiques, m’en aura convaincue…

Natur L za

Pains d’épices

MAYA

Ingrédients:-

  • 500 grammes de farine multi-usages
  • 125 grammes de sucre roux ou blanc
  • 1 tasse à thé de lait froid
  • ½ cuillérée à café de bicarbonate de soude délayé dans le lait
  • 8 cuillérées à bouche de miel
  • 1 cuillérée à bouche de rhum (optionnel)
  • ½ cuillérée à café de baking (poudre levante)
  • Une petite poignée de graines de sésame

Préparation:-

  • Mélangez le tout et laissez reposer deux heures
  • Battez un blanc d’œuf et ajoutez à la préparation
  • Saupoudrez de quelques graines de sésame
  • Préchauffez le four à 180o C
  • Versez dans un moule beurré
  • Enfournez et cuire pendant 40/45 minutes jusqu’à ce que le pain soit cuit

Bon Appetit!

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