Patrimoine Authentique: Les Fours à Chaux
En me baladant sur la plage de Flic-en-Flac à l’île Maurice, je ne peux m’empêcher de m’arrêter pour caresser des doigts ces prierres basaltiques rectangulaires du four à chaux. Ce même geste a dû être répété des centaines de fois par les anciens chaufourniers de l’endroit, à l’ēpoque. Aujourd’hui, ces fours font partie du passé, et nous rappellent que notre patrimoine ainsi que notre environnement doivent être jalousement préservés..
Comme celui-là, il en existe d’autres, à Belle Mare, à Trou d’eau Douce, à Mahébourg, à La Prairie…tous dans des villages aux noms évoquateurs. Ces fours étaient destinés à transformer le calcaire en chaux sous l’action du feu. Ils étaient des ouvrages verticaux fixes, en maçonnerie, ouverts par le haut (appelés le guelard).
Les chaufourniers alternaient les lits de pierre et de charbon pour le remplir au maximum, et du bois de filaos (Casuarina) pour la plupart du temps, était apporté au pied du bâtiment pour assurer la mise à feu. Le chaufournier avait alors pour mission de toujours le maintenir à une température entre 800 et 1000 degrés Centigrades en gardant le four rempli et en le réapprovisionnant en pierres calcaires tout en entretenant le feu.
Une fois la cuisson faite, la chaux était récupérée grâce à l’ouverture basse du four, puis elle était refroidie et mise en baril. Nous trouvons encore de nos jours ces vieux bâtiments peints de chaux vive, fabriquée localement. La chaux a fait place à la peinture tout aussi blanche. Les récifs frangeants et la barrière coralienne étant maintenant protégés, il n’est plus question de l’utilisation de calcaire ou de corail.
Les fours à chaux, vestiges du passé sont là pour nous démontrer que l’homme s’était servi de ce qu’il avait sous la main. Les fours à chaux inutilisés, devenus terrains de jeux pour les enfants, méritent d’être racontés. C’est notre devoir de mémoire, et ceci pour la sauvegarde de l’humanité… Patrimoine authentique, que tu sois longtemps conservé!
Lza M Natur