SHARE

Grand-mère : Les tisanes curatives naturelles

Angela toussait déjà depuis quelque temps et malgré la visite chez le docteur et les médicaments prescrits, rien n’y faisait. Loin de se lasser et en vacances, elle décida de se rendre à la mer dans le sud de l’île Maurice, où elle espérait que les vents du large lui feraient le plus grand bien. Chemin faisant, elle s’arrêta dans un petit village où en bord de route elle vit de la Citronnelle : cette plante pérenne l’aiderait certainement, pensa-t-elle !

Elle frappa à la porte de la varangue aux lambrequins semblables à de la dentelle de la vieille case créole. De l’arrière-cour surgit une personne âgée qui lui illumina sa journée d’un grand sourire. Ainsi débuta une conversation des plus intéressantes avec cette grand-mère. ‘Moi’, dit celle-ci, ‘je vais rarement consulter. Je me soigne par les plantes qui se trouvent dans la nature. C’est dommage que vous les jeunes, vous ne trouviez ou n’ayez plus le temps de planter et de vous occuper d’un petit coin de terre !’

‘Pour ta toux, je te recommanderai une bonne tasse de lait chaud dans lequel tu auras fait bouillir du Curcuma frais et que tu prendras le soir avant de te coucher. Cela te réchauffera de l’intérieur. Viens, que je te fasse voir la plante. Tu es chanceuse de pouvoir la voir fleurir actuellement… Regarde-moi ce vert de jade aux tons dégradés. N’est-ce pas une merveille ? Sinon, tu peux aussi prendre de la Citronnelle avec du gingembre frais. Je peux encore t’offrir un peu de sirop de Bétel que j’ai moi-même préparé. En Asie, ils appellent cette feuille, la feuille de Paan.’

Quelle aubaine pour cette grand-mère qui s’en donna à coeur joie à des explications plus poussées.  Sur son lopin de terre poussait aussi le Baume du Pérou, dont l’extrait des feuilles, mélangé avec du jus de Citron, soulage de l’influenza. ‘Tout est une question de dosage et il faut savoir le préparer’, continua-t-elle.

En marchant dans son petit jardin, la grand-mère poursuivit : ‘Vois-tu, ici le long du mur en pierre, nous avons le Saponaire ou Pervenche de Madagascar. Les feuilles de celles qui donnent des fleurs blanches servent à atténuer la fièvre, la colique et la diarrhée.’ Intriguée, Angela voulait en savoir un peu plus sur ces plantes curatives.

‘Connais-tu l’Ayapana ? Si jamais, tu avais de la nausée, ou des douleurs épigastriques, tu pourrais faire une infusion des feuilles qui sont riches en huiles essentielles.  Là, regarde cette menthe si fraîche !  Elle se propage facilement à partir des boutures et elle aime bien l’eau. Mais si tu en mets trop, la plante se fane et elle se meurt. J’en prends grand soin, car elle se marie bien avec un bot chutney de coco.  Ce parfum là est juste magique. Je prends de temps à autre une bonne infusion de menthe fraîche le soir et cela m’aide à digérer et à dormir, car à l’île Maurice, la Verveine est plutôt rare’.

‘Aurais-tu le temps de partager une bonne tasse de thé avec moi, mon enfant ?’ demanda la grand-mère à Angela. Comment pouvait-elle refuser cela à la gentille et si sympathique mauricienne dont les connaissances médicinales traditionnelles l’interpellaient.

‘Avec grand plaisir’. C’est ainsi qu’elles s’installèrent sous la varangue créole d’une propreté inimaginable pour continuer ce partage des plus passionnants.

La grand-mère arriva alors portant une belle théière en porcelaine aux motifs très recherchés. Elle datait certainement de l’époque et elle disposa des tasses assorties sur une nappe brodée à la main qu’elle avait elle-même cousue à partir d’un tissu en coton récupéré d’une usine avoisinante. Pourquoi gaspiller quand nous pouvons recycler ?   Elle versa ensuite du thé parfumé au Cardamone ! A l’île Maurice, nous appelons cela ‘ Elaïti’.  Angela en fut subjuguée, car pour accompagner ce breuvage, elle se vit proposer aussi des biscuits faits-maison parfumés à la cannelle.

Comment remercier son hôtesse si généreuse dans l’âme ?  Elle lui posa cette question en toute honnêteté.

‘C’est gratuit, mon enfant ! Ce que la Nature te donne, sache en faire bon usage et rappelle-toi des recettes de vieille grand-mère qui doivent perdurer et se transmettre de génération en génération’. La plage, Angela l’avait oubliée, mais cette rencontre fortuite dans le sud, elle s’en souviendrait à jamais. C’est cela l’hospitalité mauricienne… Il faut la vivre pour la comprendre.

Lza M Nature

Un Week-end Au Vert
Pleins feux sur notre service Customer Care