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Fruits rares BIO : Revenir à l’essentiel

Invitée à passer un weekend à la campagne en ce début de mois d’octobre, je découvris pour mon plus grand bonheur quelques fruits rares, qui ne furent pas sans me rappeler ma plus tendre enfance à l’île Maurice : des bilimbis longs, des corossols et des vavangues à profusion dans le jardin de celle qui m’hébergeait dans sa maison à la varangue (véranda) créole.

Laissez-moi vous guider sur ce parcours, vos papilles gustatives en effervescence. Retrouver ces saveurs et ces senteurs qui stimulent les sens sont des moments où nous devons être redevables envers Dame Nature, car aucun produit chimique n’avait été pulvérisé sur les arbres fruitiers, la nature faisant elle-même son travail à merveille.

Au milieu de la bananeraie, je vis un magnifique Averrhoa bilimbi, sur le tronc duquel, des fruits longs aussi appelés cornichons translucides, poussant par grappes sont faciles à cueillir.  Celle qui me recevait et que j’interrogeais, m’expliqua que ce fruit très acide, est riche en oxalate de potassium. Elle les utilisait comme détachant pour le linge ou encore pour décaper les métaux.  Dans un coin de son jardin, en plein soleil dans une ‘chenille’, entendez par là, un grand récipient rond, en aluminium, tel un moule à tarte, séchaient ces bilimbis coupés en lamelles, arrosés copieusement de sucre roux pour réduire l’acidité.  Je ne pus résister à l’envie d’y goûter. D’un petit morceau, je passai vite à trois, puis quatre … Une fois bien dorés et séchés, elle s’en servirait pour en faire un achard, condiment qui agrémenterait ses mets.

Je fus attirée par un oiseau que je n’avais pas vu depuis longtemps. Un gros Cateau vert, superbe sous-espèce de perruche à collier vivant dans nos forêts, à l’île Maurice.  Ils descendaient souvent de la montagne, en cette période de l’année pour venir sans doute picorer quelques graines, mais lesquelles, je ne pourrais le dire.  Il avait volé très bas, puis avait disparu au milieu des faîtes des arbres.

Une autre surprise de taille m’attendait :  un arbre tout aussi rare, un Annona muricata ou Corossolier sur lequel des fruits de 10 à 30 centimètres pesant entre 2 et 5 kilos se laissaient contempler.  Ces fruits de couleur vert sombre, sont couverts d’aréoles avec une excroissance incurvée souple.  J’en pris un dans mes mains, fermai les yeux et sentis sous mes doigts ces petites épines.  Moment d’émotions car je voulais tellement retrouver ce parfum si particulier de ce fruit, une fois bien mûr.

Je sortis de ma rêverie en me disant qu’elle m’en avait certainement réservé un de côté et je ne me trompai pas. Je l’interrogeai davantage sur les bienfaits de ce fruit.  Ils sont multiples, me dit-elle.  Ecorce, racines, fruits, feuilles, pépins, tout est utile.  Elle les utilisait pour en faire du jus, des sorbets, de la salade… toutefois me dit- elle, il faut le consommer en modération. J’avais hâte de découvrir ces préparations faites-maison, mais elle m’invita à faire avec elle quelques pas.

Elle marchait lentement, en s’appuyant sur sa canne. Comme nous nous trouvions au pied d’une petite montagne, la terre glaise à cet endroit était très fertile. Je fis attention à ne pas marcher sur ses plantes médicinales : plantins, menthe, herbes papillon, curcuma.  Devant nous, un magnifique Vangueria, originaire de Madagascar. Ses branches poussaient dans tous les sens. Ce qui attira mon attention fut ses fruits : des Vavangues ou tamarins de l’inde !   Certaines étaient encore vertes, d’autres avaient des taches brunes, signe qu’elles seraient bientôt prêtes à être cueillies.  L’envie m’en prit d’en cueillir une, de l’ouvrir pour la déguster.  Son goût est unique, ressemblant à de la compote de pommes acidulée, tellement bonne, qu’elle est parfaite pour se sentir détendue, car elle favorise le confort sanguin et permet de garder la ligne.

Je me fis alors cette réflexion : Il y avait de quoi se ressourcer dans ce jardin. Je compris que ce sont de ces plantes, que celle qui me faisait la visite puisait sa force et son courage. A son âge avancé, elle était toujours pimpante et se servait le plus possible de ces fruits généreusement offerts par la nature pour se maintenir en forme. Ces fruits de saison si rares, et ces herbes médicinales sont après tout BIO !

Oui, cela vaut vraiment la peine de s’arrêter et de faire ce plein d’énergie en se ressourçant auprès des aînés, dans la Nature. J’en fus reconnaissante à Mamalater pour tous ces bienfaits. Il fallait que je rapporte quelques-uns de ces fruits pour les partager et les faire déguster à la nouvelle génération, tant ils sont devenus rares.

Oui, l’île Maurice recèle bien des coins cachés… qui méritent d’être préservés.  Revenir à l’essentiel et rester BIO est vraiment signe de bonheur et de bien-être. J’en avais vécu l’expérience et fus heureuse de cette merveilleuse opportunité !

Elza M Natur

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