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Du Vert et des couleurs dans les tripes : Adventure Trail – 1ère partie

Loin d’être Siefert et encore moins Prévert, la trame de cette magnifique aventure qu’est Adventure Trail à l’île Maurice rime bien avec les trois dernières lettres de ces noms de poètes français : vers le vert.

Cette journée se conjugue en plusieurs verbes dans une palette haut en couleurs: fournir, bâtir, détenir, réfléchir, retenir, ressentir, grandir, découvrir et bien plus encore ! C’est ainsi que je vous invite, non pas à une leçon de français, mais à vous laisser guider hors des sentiers battus … dans une aventure dont la couleur prédominante est le vert.

Les portes de la 4 x 4 Pathfinder du Adventure Trail, d’une capacité de sept personnes, me furent ouvertes par mon guide chevronné, attitré pour la journée.  Je fus tout de suite conquise par sa simplicité et sa modestie. Le service fourni, j’en étais convaincue, par le prestataire serait à la hauteur de mes espérances, car bâtir la confiance fait partie intégrante de la formation de celui qui m’accompagnait.

Une fois le trajet tracé, nous prîmes la direction de notre premier arrêt: le petit village de Rivière du Rempart, dans le nord. En route, nous nous arrêtâmes devant une très belle cressonnière composée de plusieurs fossés parallèles, qui permettaient à l’eau claire comme du cristal de s’écouler tranquillement. J’allais retrouver dans le marché plus tard des bottes d’une fraîcheur incomparable. Les mauriciens les utilisent pour en faire du bouillon, de la salade, ou tout simplement, ils sont pressés pour en extraire le jus qui sera consommé en cas de toux avec un peu de miel (Petite recette de grand-mère, me direz-vous !).

Rivière du Rempart :  Oh la la…  Quelle animation ! A la place du village se trouve une ancienne gare ferroviaire, une poste, et le marché à ciel ouvert. Tout y est !  Des fruits de saison tels les fruits à pains, des mandarines locales, des papayes aussi grosses que des melons, des ananas, des caramboles et bien davantage. Je fus séduite par l’accueil légendaire des maraîchers et des vendeurs. Ils s’interpellent dans le créole chantant de notre île. Les légumes colorés sont disposés sur des étals dans des tons dégradés.  Je vis, installés, des énormes ‘surans’ (aussi appelés ignames des éléphants), racines pesant jusqu’à 4 à 6 kilos juste à côté des épices toutes  fraîches.  Je fus imprégnée par les arômes qui s’en dégageaient, laissant ce sentiment de bien-être incomparable.

Une rencontre sortant de l’ordinaire me pousse déjà à vouloir y retourner : celle de Devianee, qui m’invita à déguster des demi-lunes de patates douces fourrées au coco et au sirop vanillé-anisé (gâteaux-patate). Ses pots d’achards posés avec un soin minutieux sur sa petite vitrine attiraient les passants, friands de cette belle préparation. Elle me fit bien comprendre que ces derniers revenaient immanquablement la voir pour en rapporter dans leurs pays quand ils étaient en vacances. Puis, oh merveille en évidence… Elle est debout devant la vieille boutique chinoise en pierres basaltiques de Robert qui, avec sa femme, la tient depuis 40 ans.

La propreté de ce lieu et la disposition des articles dans un alignement parfait se laissent coucher sur pellicule avec enthousiasme, car nous n’en voyons hélas plus beaucoup ici.

Rivière du Rempart, c’est aussi Coco, le perroquet que mon guide sortit d’un panier bleu et qui s’agrippa à mon épaule. Point farouche, il est connu de tous dans le village.  J’aurais voulu rester dans ce lieu paisible mais d’autres surprises m’attendaient. Plus lieu de réfléchir ! En route avec Adventure Trail !

Des villages aux noms évocateurs me rappelèrent le temps où les habitants se déplaçaient en charrettes à bœufs, tant ils étaient éloignés du centre-ville :  Amaury, Laventure, Bon Accueil, Belvédère, Pont Bondieu.  Au cours de cet itinéraire, nous découvrîmes Nanny : une hindoue, pour qui le tissage de paniers en Vacoas (Palmier de la famille des Pandanus) n’avait plus de secret.  Notre prochain arrêt fut à La Nicolière, plan d’eau triangulaire bordé d’Araucarias, de champs de cannes et d’autres conifères. Ce n’était pas l’envie qui me manquait de ramasser les cônes, mais que ferai-je d’eux, Noël n’étant que dans quelques mois ? Le temps d’une pause-photos et nous reprîmes la route en direction de Les Mariannes et Congomah avec des vues plongeantes sur des champs d’ananas sur plusieurs hectares, des cultures de gingembre sur des pentes abruptes et des herbes aromatiques.

Notre guide me partagea les informations qu’il détenait sur les sites et j’essayais de les retenir, subjuguée que j’étais par la beauté du paysage.  Puis, ce fut un de mes coups de cœur…  Longeant la Montagne Longue, nous nous dirigeâmes vers Crève-Cœur, au milieu d’une vallée à la route sinueuse et étroite.  Dans le silence qui y régnait, point de mots à dire !  Les marches de Malenga : plus de deux cents quarante, nous permirent de retenir notre souffle pour enfin nous lâcher … En Oui ! Jamais O Grand Jamais, je ne m’étais trouvée aussi près du Pieter Both, deuxième plus haut sommet de l’île à 823 mètres. Les parapentistes, vus d’en bas, tels des crècerelles (plus petits faucons du monde et endémiques à l’île Maurice) s’en donnaient à cœur joie.

Nous n’étions alors qu’à la première partie de notre incursion à l’intérieur de l’île, avant le déjeuner prévu chez l’habitant. Le Piton du Milieu, deuxième réservoir, cette fois au centre du pays, dont je vous raconterai, si vous le voulez bien, sa légende inédite un jour, me rappela un énorme monolithe posé sur un socle basaltique...à suivre.

Natur L Za

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