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Ces génies de Tisserins

D’où nous viennent ces oiseaux jaunes qui ont la porte de leur maison à l’envers ? me demanda le garçonnet à la belle frimousse, pas plus haut que trois pommes, que j’avais accompagné  ce  matin-là à la plage de la Pointe aux Piments à l’île Maurice.  Heureuse de pouvoir l’aiguiller dans sa quête d’informations sur la nature, je lui fis un petit discours fort simple qui l’intéressa au plus haut point.

Eh bien, ce que nous avons ici sont de la famille des Passereaux.  Ce sont des Tisserins ou Serins du Cap. Ils sont originaires d’Afrique. Dans le monde, il existe cinquante-sept espèces.  Ce sont de véritables équilibristes et architectes, sachant utiliser plus de douze nœuds afin de confectionner leurs nids à l’aide de leur bec et leurs pattes.  Ils sont toujours dans des endroits rapprochés de leurs nids et ils vont chercher leur nourriture aux alentours. Ils se reposent souvent pendant les heures chaudes de la journée.

Dans l’après-midi, ils se regroupent dans des arbres ou des buissons.  Tu seras heureux d’apprendre que ce sont les mâles qui construisent les nids et ils séduisent ainsi les femelles. Quand celles-ci sont satisfaites, elles en prennent possession, pondent et ce jusqu’à l’arrivée des petits.  Le mâle peut toutefois construire d’autres nids pour attirer les ‘mamans’ en devenir.

Observe autour de toi, dis-je au petit garçon et tu verras le va-et-vient que fait le mâle pour transporter des fibres de longues feuilles de palmiers ou les herbes fraîches et souples encore vertes.  Quelquefois certains nids ne sont pas habités, car ils n’étaient pas à la satisfaction des femelles. Ils finissent par sécher, prennent la couleur paille et tombent. Si le vent est trop violent, heureusement que cela n’arrive pas tous les jours ici, certains tombent aussi.

Je ramassai l’un d’entre eux pour le lui faire voir. Il l’observa avec attention et me dit alors : ‘il y a tellement de tisserins et leurs vocalisations sont si bruyantes que je me croirais dans un film’.

‘Je les aime les tisserins, ces serins du Cap, comme tu les appelles’, rajouta-t-il de sa petite voix après un moment de réflexion. ‘Allons leur donner une peu de mie de pain, car ils sont si amicaux. Peut-être qu’à nous deux, nous finirons par les apprivoiser, ces génies’.

Une chose est sûre : nous, les humains, ne pourrons jamais tisser comme eux pour faire ces véritables chefs d’œuvre qui les tiennent à l’abri des prédateurs.

Nous avons bien fait de nous arrêter pour les observer. Ce n’est certainement pas ce grand Dattier dont les feuilles pennées avaient été déchiquetées par eux et qui leur sert ‘d’habitation’ collective qui dira le contraire…

Natur Lza

A travers les yeux de : Enora – l’Autre Maurice !
environmentEngagement envers un environnement durable